Visite d’un des plus grands embouteilleurs de vin en Belgique

Il est 9h30, ce jeudi 31 août 2017. Un camion-citerne français stationne à côté des cuves de réception aux chais de Delhaize, rue Osseghem à Molenbeek. Au sol, une voie de chemin de fer rappelle que jusqu’en 1988, une partie des vins était acheminée par transport ferroviaire à partir de la Gare de l’Ouest sur un embranchement partagé avec Martini. Actuellement, les vins sont acheminés principalement par camions-citerne pour les vins européens, et par conteneur pour les vins hors-Europe. Ces conteneurs sont d’énormes bag-in-box de 21000 litres dont l’enveloppe est retournée à l’expéditeur pour les livraisons suivantes.

Le contenu du camion-citerne est minutieusement contrôlé : le labo de Delhaize vérifie en 20 à 40 minutes les propriétés chimiques du liquide et un dégustateur s’assure de la conformité du vin par rapport à l’échantillon d’origine. Les refus de déchargement sont rares, les producteurs et livreurs sont conscients des exigences de leur client !

Après vérification, le contenu du camion-citerne est vidangé dans les cuves de réception : 5 à 6 citernes de 25000 litres sont ainsi déchargées chaque jour aux chais d’Osseghem, soit 18 à 20 millions de litres par an.

Le vin est ensuite acheminé dans les caves en attendant l’embouteillage :

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Les cuves sont constituées d’époxy alimentaire ou d’Inox, leur contenance varie de 6700 à 25000 litres :
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La plupart des vins sont filtrés. La veille de l’embouteillage, ils sont acheminés dans la “cathédrale” :

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Les lignes d’embouteillage sont alimentées en bouteilles neuves ou consignées (utilisées plus ou moins 6 à 7 fois). J’imaginais trouver des bouteilles prêtes à l’emploi en début de chaîne, je me trompais lourdement : des ouvriers déposent des palettes de bouteilles consignées, étiquettes et collet en plastique toujours présents !

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Donc, en flux tendu, ces bouteilles sont envoyées successivement dans une machine qui enlève le collet :

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Et la suivante décolle l’étiquette :

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Après ces opérations, les bouteilles d’une propreté virginale poursuivent leur chemin vers l’étape de remplissage :

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L’étiquette est collée sur la bouteille :

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Les bouteilles sont empaquetées et une étiquette est imprimée directement sur la caisse en carton :

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Du côté des bag-in-box, on ne chôme pas. Les caisses en carton sont déployées et attendent en file indienne la réception de leur poche vineuse :

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La chute de la poche dans la caisse a été minutieusement calculée. Elle est suffisamment rapide pour ne pas ralentir la cadence, mais aussi judicieusement freinée par l’ajustement millimétré de la poche au sein de la caisse pour ne pas abîmer le bag-in-box :

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Il reste à enficher la poignée et le tout part au stockage avant expédition dans les différents magasins.

A n’en pas douter, même si ce processus industriel est probablement à mille lieues d’une production artisanale, il s’agit d’un bel outil permettant à Delhaize de fournir des vins de qualité à prix abordable (ces objectifs n’ont pas changé depuis la création de Delhaize Frères et Cie en 1867 !).